The older I get, the greater my ignorance,
the longer I've lived, the less I possess, the less I'm in charge.
All I have is a space snowy
and bright by turns, but never lived in.
Where is the provider, guide, the guardian?
I keep to my room and for the moment say nothing
(the silence, like a servant, comes to tidy up),
and wait for the lies to leave one by one.
What's left? What does the one dying still have
that doesn't let him die? What force
makes him still speak between his four walls?
***
Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance,
plus j'ai vécu, moins je possède et moins je règne.
Tout ce que j'ai, c'est un espace tour à tour
enneigé ou brillant, mais jamais habité.
Où est le donateur, le guide, le gardien?
Je me tiens dans ma chambre et d'abord je me tais
(le silence entre en serviteur mettre un peu d'ordre),
et j'attends qu'un à un les mensonges s'écartent :
que reste-t-il? que reste-t-il à ce mourant
qui l'empêche si bien de mourir?
Quelle force
le fait encor parler entre ses quatre murs?
Pourrais-je le savoir, moi l'ignare et l'inquiet?
Mais je l'entends vraiment qui parle, et sa parole
pénètre avec le jour, encore que bien vague :
«
Comme le feu, l'amour n'établit sa clarté
que sur la faute et la beauté des bois en cendres... »
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